Blog du FC Horbourg-Wihr

mercredi 17 mars 2010

Un objectif sur cinq ans

Guy Ferrier, membre de la Direction Technique National de la FFF, était à Strasbourg le 4 mars dernier pour expliquer le plan de développement du foot féminin aux élus de la Ligue et aux clubs :
Photo : Guy Ferrier, ici avec Sandrine Ringler, cadre technique féminine de la LAFA, est venu expliquer le plan de développement du foot féminin en Alsace.

L’ancien sélectionneur attaquait à Strasbourg son 18e déplacement en province. Le premier, il l’avait effectué le 7 septembre dernier en Bourgogne. C’est dire que Guy Ferrier attaque au pas de charge sa mission d’information sur le plan de développement du foot féminin et le projet de féminisation du foot français. « Mon discours de départ a déjà beaucoup évolué parce qu’il tient compte de tout ce que j’entends lors de mes déplacements, de tout ce que peuvent me dire les clubs ou les élus des ligues », explique le membre de la DTN qui avoue aussi que « les freins sont encore très nombreux. Les mentalités ont du mal à changer en France et ce n’est pas seulement vrai qu’en matière de foot féminin ».

Développer le foot de masse

Le 8 mars dernier, à l’occasion de la « Journée de la femme », la FFF a reçu le trophée « Femmes dans le sport » des mains de la secrétaire d’état aux sports, Rama Yade. Ce trophée récompense chaque année la fédération qui fait un effort notable en direction du développement de la pratique féminine. Ce même jour a été lancée la campagne de communication avec différents films visibles sur le net et pour lesquels Adriana Karembeu a offert son talent et sa notoriété. Il s’agira là de la partie visible d’un iceberg qui doit bousculer durablement les mentalités du foot français. « Le foot féminin a quarante ans en France, mais il est toujours resté dans son isolement. On a fait de l’élitisme et cela ne marche pas trop mal, on le voit avec les résultats des équipes de France. Il faut désormais imposer l’idée que les filles ont le droit de jouer entre elles dès leur plus jeune âge », poursuit Guy Ferrier.

Objectif chiffré

A l’image de l’opération « Graines de championnes » menée en Ligue d’Alsace depuis plusieurs saisons, l’idée générale est de tendre à la pratique féminine et au plaisir partagé entre filles. « La mixité a eu des aspects positifs, mais ce n’est pas une fin en soi. Souvent la fille se retrouvait isolée notamment parce qu’elle ne pouvait pas bénéficier des joies du vestiaire avec ses coéquipiers », explique Guy Ferrier. « Auparavant, on voyait tout de suite la différence entre une fille qui évoluait en mixité et une autre qui ne jouait qu’avec des filles, aujourd’hui, ce n’est plus le cas, je le vois au niveau des sélections pour la coupe nationale », ajoute Sandrine Ringler, cadre technique féminine de la Ligue d’Alsace. Si la FFF affichait souvent un chiffre de 60 000 licenciées, la réalité était en deçà et le chiffre actuel se situe plutôt entre 45 et 50 000 licenciées. « Je suis persuadé qu’on peut atteindre le cap de 80 000 licenciées en cinq ans », affirme Ferrier. Pour y parvenir, la première étape a été la reforme des compétitions avec la suppression de la D3 et l’arrivée d’un challenge national des U19. Le plan s’appuie sur une pratique de masse au niveau des régions et des départements mais aussi sur la structuration des clubs d’une élite resserrée avec des contraintes supplémentaires. Le statut de la « joueuse fédérale » va forcément améliorer encore le niveau de pratique et le niveau d’exigence des joueuses. « On a déjà des clubs très structurés comme Lyon, Montpellier, mais aussi le PSG ou Juvisy, d’autres suivent comme St-Etienne, d’autres encore sont intéressés comme Marseille ou Monaco. Et en Alsace, il faudra certainement aussi passer par là, intéresser le Racing et sortir de la guerre des clochers.

On y arrivera ! » Voilà qui sonne comme un slogan.

Stéphane Heili

(C) LAFA 2010

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