Pas de révolution dans le déroulement des rencontres,
mais des changements qui devraient tout de même interpeller les spectateurs. En
mars dernier, l’IFAB (International Football Association Board), l’instance qui
détermine les lois du jeu dans le football, a décidé de faire évoluer quelques
règles. Ces modifications, théoriquement, devaient entrer en vigueur
le 1er juin. Mais l’UEFA ayant décidé de ne les appliquer qu’à partir du 25 juin pour
ses propres compétitions (et donc du premier tour préliminaire à la Ligue des
champions), c’est la Coupe du monde féminine en France, à partir de vendredi (7
juin - 7 juillet), qui va servir de grand test. Le point sur ces changements.
Les balles à terre : fini les entre-deux
Dans les faits, la majorité des joueurs faisaient
preuve de fair-play, mais cette fois il n’y aura plus de débat. Lorsque
l’arbitre arrêtera le jeu, à cause par exemple d’une blessure, ce dernier
rendra désormais le ballon à l’équipe qui l’avait au moment du coup de sifflet.
Plus d’entre-deux façon basket, donc. La balle sera précisément rendue à un
joueur, et tous les autres devront se tenir au moins à quatre mètres de
distance.
C’était devenu un bon sujet à embrouilles.
Régulièrement, sur coup franc, on apercevait des attaquants se glisser au
milieu du mur adverse pour gêner, et/ou pour se baisser au dernier moment et
laisser passer le ballon. Cette technique sera désormais interdite, puisqu’à
chaque fois qu’une équipe mettra en place un mur de trois joueurs ou plus, les
adversaires devront se tenir au moins à un mètre de distance. En cas de
non-respect de la consigne, l’arbitre pourra sanctionner les perturbateurs par
un coup franc indirect.
Lors des "coups de pied de but", plus connus
sous le nom de "six mètres", le joueur recevant le ballon devait
impérativement se trouver en dehors de la surface. L’IFAB a considéré cette
règle comme une complication inutile, qui n’incite pas au jeu rapide.
Désormais, le gardien (ou le tireur) pourra passer la balle à un
équipier se trouvant juste à côté de lui, dans les 16,5 mètres. Et c’est aussi
valable pour un coup franc dans la surface. A noter que les adversaires, eux,
devront toujours se tenir à distance.
C’est le changement principal apporté aux lois du jeu.
Alors que les mains à l’origine de penalties ont plus que jamais suscité le
débat cette saison avec la mise en place du VAR, l’IFAB a décidé de clarifier
la règle. Premièrement, les mains clairement volontaires seront toujours
sanctionnées. Mais c’est pour les mains "involontaires", ou
"accidentelles", que l’organe se veut plus précis.
Ainsi, l’arbitre devra siffler faute à chaque fois
qu’un joueur marquera de la main ou du bras (même sans le faire exprès, donc),
à chaque fois qu’un joueur récupérera le contrôle du ballon de la main/bras,
puis entraînera un but ou une occasion de but, à chaque fois que le ballon
touchera le bras/main d’un joueur qui aura augmenté la surface de son corps (comme dans le cas de Sissoko samedi),
et enfin, à chaque fois que le ballon touchera la main/bras d'un joueur
au-dessus de son épaule.
Au contraire, l’arbitre ne sifflera pas lorsque le
ballon touchera la main/bras d’un joueur après avoir touché une autre partie de
son corps (les "auto-mains"), ou le corps d’un autre joueur tout
proche, lorsque le ballon touchera une main/bras collée au corps du joueur, et
enfin lorsqu'un joueur touchera le ballon de la main en tombant, et en se
rattrapant au sol (sauf si la main est anormalement écartée de son corps).
C’est une technique bien connue pour gagner du temps
en fin de match: on demande à remplacer un joueur situé à l’autre bout du
terrain, celui-ci met une éternité à traverser la pelouse pour rejoindre le
milieu (quitte à prendre un carton jaune), et voilà presque une minute
d’écoulée... Mais ça, ça ne sera plus possible. Avec les nouvelles règles, un
joueur remplacé devra sortir du terrain par le point le plus proche sur la
ligne de touche, sauf si l’arbitre l’autorise à sortir au milieu, à la manière
classique.
Jusqu’à présent, un entraîneur pouvait être expulsé
par un arbitre en cas de mauvais comportement dans sa zone technique, mais pas
être formellement averti. Maintenant, l’homme au sifflet pourra adresser un
rouge, mais aussi un jaune, à un membre du staff contestant depuis le banc de
touche. Et si l’auteur des propos désagréables n’est pas identifié, c’est
l’entraîneur principal qui prendra pour tout le monde.
On ne va pas se mentir, ce point-là n’intéresse pas
grand-monde. Mais lorsqu’une équipe gagnera le "toss" (le fameux
pile ou face) avant le match, elle pourra choisir de quel côté attaquer en
première période, ou de prendre le coup d’envoi. Avant, elle ne
pouvait choisir que le côté, et laissait le coup d’envoi à l’adversaire.
Une petite clarification quant au sujet des
célébrations de but. Si un joueur vient à être sanctionné d’un carton jaune
pour avoir célébré d’une manière interdite (en enlevant son maillot par
exemple) ou trop longue, le carton sera maintenu même si sa réalisation est
ensuite annulée, avec ou non l’intervention du VAR. Double peine, donc.
En cas de forte chaleur durant un match, et pour
préserver la santé des joueurs, les officiels pourront décider de deux pauses
différentes : une pause "rafraîchissement" allant de 90 secondes à
trois minutes pour faire redescendre la température corporelle, ou une simple
pause "boisson" d’une minute maximum pour s’hydrater.
Les gardiens aiment déconcentrer les attaquants avant
un penalty, mais désormais, ils auront quelques armes en moins dans leur
attirail : les portiers n’auront plus le droit de toucher les poteaux, la
barre transversale ou les filets. En revanche, le gardien n’aura besoin que
d’avoir un seul pied sur sa ligne de but au moment du tir, contre deux
auparavant.
(C) FCH 2019
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