Après la décision de la DNCG, Pascal Janin n'est pas pieds et poings liés pour reconfigurer son groupe. (Photo DNA - Laurent Réa)
Menacé de lourdes sanctions, le Racing s'en est sorti à bon compte lors de son deuxième passage à la DNCG. Si son recrutement est encadré, il dispose de quelques coudées franches pour sa révolution de janvier.
La décision tant attendue est finalement tombée hier en fin d'après-midi. Le Racing, qui risquait de lourdes sanctions par la DNCG pour n'avoir pas fourni, début décembre, divers justificatifs - et surtout, des garanties financières suffisantes -, a finalement écopé d'une peine légère lors du verdict rendu après un délibéré. On n'est pas loin de croire que quelques bouteilles de champagne ont été sabrées pour fêter une décision qui était loin d'aller de soi. Un communiqué paru sur le site officiel du club n'a pas laissé l'ombre d'un doute quant au soulagement ressenti. La « décision » y est qualifiée de « sage, juste et cohérente » et « sera scrupuleusement respectée par le club ».
Le club devra se défaire de certains éléments
Lundi, lors de son débarquement à Strasbourg, Luc Dayan avait indiqué que « les trois millions d'euros de garantie », exigés par la DNCG lors de la première audience intervenue le 15 décembre, ne seraient assurément pas immobilisés sur un compte. L'homme appelé au chevet du club, par Alain Fontenla, a mis en avant un plan pour envisager une restructuration du club et donc des économies. La Commission de Contrôle des clubs professionnels n'en a finalement pas tenu rigueur aux dirigeants strasbourgeois. Et les relations particulières que l'ancien médecin entretient avec l'instance ne sont peut-être pas étrangères à la décision rendue.
Ouf, le Racing a repoussé quelques nuages bien noirs et notamment la menace d'une relégation administrative qui fait partie de la gamme de sanction dont dispose le gendarme financier du foot français (lire ci-dessous). Ouf, le Racing n'a même pas été interdit de recrutement lors de ce mercato d'hiver. Il devra le faire à titre non onéreux. Le pire est donc évité.
Mais le club va quand même devoir se soumettre à quelques contraintes, notamment « un contrôle dans un cadre budgétaire ou d'une masse salariale limitée ». Pour le dire plus clairement, le Racing ne va pas pouvoir augmenter sa masse salariale. Ce qui signifie que pour pouvoir embaucher des renforts, le club devra se défaire de certains éléments.
Le Racing n'a pas obtenu un blanc-seing pour sa révolution annoncée de janvier. Une nouvelle audience est fixée au 19 janvier devant l'organisation émanant de la Fédération et de la Ligue et permettra de faire le point sur les arrivées et les départs qui seront intervenus dans l'intervalle.
« Cette sanction ne nous bloque pas »
« Par rapport à ce qu'on pouvait craindre et ce qu'on pouvait entendre, c'est plutôt une bonne nouvelle, a réagi Pascal Janin, un coach à la recherche de sang frais. Cette décision nous permet de modifier le groupe, même si cela implique forcément des départs. Mais cette sanction ne nous bloque pas ».
Janin estime d'ailleurs également que le verdict est somme toute « logique ». « On vivait trop à crédit. Or, le Racing est une entreprise. On ne peut pas creuser un trou sans avoir l'assurance qu'on puisse le combler, poursuit l'entraîneur, qui reste philosophe comme il en a l'habitude. Et de toutes façons, avec ou sans cette décision, j'envisageais des départs, parce que 28 joueurs c'est trop ».
Reste tout de même un bémol, et de taille. Car désormais, si le RCS veut engager un joueur avant la dead-line fixée au 31 janvier, il va d'abord falloir trouver une porte de sortie pour les indésirables.
Pascal Janin en a d'ores et déjà dressé une liste, tout comme Ralph Isenegger et Luc Dayan. « La mienne est plutôt liée à des éléments sportifs, la leur a des bases économiques. Il va falloir faire la part des choses », précise l'entraîneur à ce sujet.
Des questions se posent aussi en ce qui concerne l'arrivée d'un adjoint, qui est, du coup, toujours en suspens. « Vu la décision de la DNCG, je ne sais pas si je peux faire venir quelqu'un... », s'interroge même Pascal Janin.
La piste (gratuite) menant à Noureddine Bouachera a été abandonnée - « C'était mon idée, mais Isenegger et Dayan ont considéré que ce n'était pas l'homme de la situation », dixit Janin -, mais celle évoquant l'arrivée du Suisse Alain Geiger reste d'actualité.
« Je devais le rencontrer aujourd'hui (hier, ndlr), mais ça ne s'est pas fait. Il faut qu'on discute. Je suis relativement ouvert, mais il faut qu'un ajoint soit quelqu'un qui ne soit pas à l'opposé de ma façon de fonctionner et de voir les choses », souligne Janin.
Alors qu'il s'agit de se coltiner l'Olympique lyonnais, samedi soir, à la Meinau, les zones d'ombre ne manquent pas. Elles sont susceptibles d'être levées, Luc Dayan envisageant de jouer à nouveau le jeu de la vérité, vendredi, devant micros et caméras. Sans enregistrer un grand soleil sur son proche avenir, le Racing peut déjà guetter une éclaircie.
(c) DNA du 07/01/2010 Barbara Schuster (avec Fr.N.)
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